Une rupture conventionnelle est un modèle de rupture apparemment favorable. Pour les salariés, car ils peuvent toucher une indemnité de départ au moins égale à l’indemnité légale de départ, mais aussi toucher des indemnités de chômage. Il en va de même pour les employeurs, qui s’affranchissent de procédures de licenciement parfois longues et conflictuelles. Cependant, tant l’employeur que l’employé peuvent avoir intérêt à refuser de résilier le contrat. Ce refus est-il possible ? Comment le formaliser ?
Demande de rupture conventionnelle
Avant la mise en œuvre de la résiliation régulière, le seul moyen de résilier le contrat de travail à durée indéterminée après l’expiration de la période d’essai est la démission, le licenciement ou le règlement judiciaire, et il n’existe aucun moyen de règlement à l’amiable et de résiliation bilatérale de la relation de travail.
Désormais, les articles L1237-11 et suivants du Code du travail permettent aux salariés ou employeurs en CDI de demander volontairement la fin du contrat de travail par la rupture conventionnelle.
La procédure est très réglementée par la loi et repose essentiellement sur une entente mutuelle et une négociation à l’amiable entre les parties. A cet effet, le salarié et l’employeur conviendront d’un premier entretien, au cours duquel ils pourront se faire assister par un salarié de l’entreprise, un conseiller du personnel ou un membre du syndicat de l’employeur. A l’issue de cet entretien, un accord aux termes négociés sera rédigé, qui devra ensuite être vérifié (ou autorisé à un salarié protégé) par la Direccte après un délai de réflexion obligatoire de 15 jours calendaires.
Importance du consentement à la rupture du contrat
La rupture de contrat étant un mode de rupture amiable du contrat de travail entre le travailleur et l’employeur, aucune rupture de contrat ne peut intervenir sans le consentement libre et éclairé des deux parties quant au choix de la rupture de contrat et aux conditions de son exécution.
Bien qu’un différend entre les parties ne remette pas en cause la validité de la résiliation du contrat, la résiliation du contrat ne doit pas être causée par une pression ou une tromperie de l’employé ou de l’employeur, sinon elle sera passible d’une pénalité invalide. Elle sera alors requalifiée en rupture abusive du contrat de travail, pouvant donner lieu au versement de dommages et intérêts en plus de l’éventuelle indemnité de rupture applicable.
Comment rejeter une demande de rupture conventionnelle ?
Qu’une proposition de licenciement classique émane d’un salarié ou d’un employeur, et quel que soit le contexte de la demande, chaque partie peut la rejeter sans se justifier ni motiver sa décision. Un refus de négocier une rupture de contrat ou de se présenter à un premier entretien n’est jamais fautif et ne fera pas l’objet de sanctions disciplinaires.
Nous vous proposons donc ici un modèle de lettre de refus de demande de rupture conventionnelle que vous pourrez facilement moduler en fonction de votre poste de travail. Si vous avez des questions sur vos droits, contactez un représentant des travailleurs, un avocat ou un syndicat.