Vous pensez que vous n’êtes pas légitime à votre poste ? Vous avez ce sentiment obsédant d’être incompétent, d’être surestimé par vos collègues ou votre hiérarchie ?
Et si vous étiez tout simplement victime du syndrome de l’imposteur? Rassurez-vous, vous êtes loin d’être seul à en souffrir. Voici quelques points clés pour venir à bout de ce phénomène psychologique.
1. Faites le point sur vous-mêmes
Le syndrome de l’imposteur a été mis en évidence par les psychologues P. Clance et S. Imès, dès 1978. Ce syndrome n’est pas considéré en soi comme pathologique. Mais, à force, il peut épuiser psychologiquement les personnes qui en sont victimes et avoir des conséquences dramatiques sur leur vie.
Commençons d’abord par bien cerner ce comportement.
Kevin Chassangre, psychologue, donne trois éléments pour l’identifier :
– Vous avez l’impression d’être surestimé, de ne pas être légitime dans votre domaine.
– Vous n’arrivez pas à vous attribuer le mérite de vos succès : c’est toujours dû un coup de chance ou un facteur extérieur. Vous croyez que vos compétences n’y sont pour rien.
– Vous êtes hanté par l’idée d’être démasqué. C’est une peur irrationnelle qui pèse beaucoup sur votre mental et génère énormément de stress, voire de l’anxiété.
Vous vous reconnaissez dans ces trois points ? Et vous voulez savoir comment surmonter ces freins ? Bravo ! C’est une première borne franchie : admettre qu’on souffre et avoir envie de résoudre ses difficultés.
2. Regardez vos réussites avec objectivité
Le syndrome de l’imposteur est avant tout une perception déformée de la réalité. Ce n’est pas seulement qu’un vague manque de confiance en soi. Ce sont des schémas de pensée ancrés profondément en vous. Vous devez les défaire en les confrontant aux faits.
Ainsi, prenez vos réussites. Décrivez-les : un diplôme de grande valeur, une promotion, une difficulté que vous avez résolue… Votre syndrome de l’imposteur vous soufflera une réaction spontanée de type : « C’était un coup de chance ! », « Le jury était trop bienveillant ! » , etc.
Vous devez alors déjouer ces pensées automatiques. Essayez d’énoncer objectivement toutes les causes du succès.
Certes, le jury était bienveillant, mais imaginez-vous venir à l’épreuve sans aucune préparation. Oui, aucune. Auriez-vous fait la même prestation ? Non, il y a eu des heures de travail derrière. Et vous le savez. C’est un fait objectivable, incontestable.
Certes, vous avez eu de la chance sur tel projet, mais vous avez su la saisir, cette chance, et la transformer en résultat. Il y a des gens qui ont aussi beaucoup de chance mais qui n’en font rien.
Tentez de trouver des exemples, y compris en dehors du travail. Si vous aimez le sport, pensez à toutes ces occasions ratées parce que le joueur ou l’athlète a gâché une occasion en or. Pensez à l’inverse à ces champions qui sont entrés dans l’histoire avec un coup de pouce du hasard. Sont-ils des imposteurs ? Sûrement pas.
3. Soyez (suffisamment) réceptif à la réussite et aux compliments
Le syndrome de l’imposteur empêche de cultiver un authentique esprit de réussite. En effet, grosso modo, vous n’êtes jamais vraiment content d’avoir réussi un travail. Vous êtes surtout soulagé de ne pas avoir échoué ! Deux attitudes différentes. Vous ne parvenez pas à recevoir les compliments de façon positive. « C’est pour me faire plaisir », vous dites-vous.
Pour débloquer cette situation, soyez attentif à cette voix qui vous murmure : « Tu ne dois absolument pas échouer ». Et transformez-la en ceci : « Je vais me donner à fond pour réussir ». Cela vous permettra de mieux apprécier vos réussites. Vous accepterez avec plus de naturel les compliments. (Sans pour autant avoir les chevilles qui enflent !)
4. Apprenez à vous détacher du regard des autres
On l’a vu, l’une des pires angoisses pour quelqu’un atteint de ce syndrome est la crainte d’être démasqué par les autres. Le regard extérieur pèse. Vous vous mettez une pression dingue parce que vous vous comparez sans cesse aux autres.
Là encore, vous devez tendre le plus possible vers un regard objectif, sur vous-mêmes comme sur autrui. Ne soyez pas tyrannique avec vous-même. Souvent, on manque d’objectivité quand on se compare aux autres. Le but est plus de flatter ou de préserver notre ego. Comparez-vous plutôt à vous-mêmes, toujours pour gagner en objectivité. Par exemple : « Il y a 3 ans, quand j’ai commencé ce poste, je ne savais faire ni ceci ni cela. Aujourd’hui, je fais tout cela les yeux fermés ».
Vous engrangez ainsi des éléments factuels qui vous aident à mieux dissiper ce syndrome. D’ailleurs, au lieu de vous comparer aux autres, inspirez-vous d’eux. C’est une nuance, certes subtile, mais qui change tout.
5. Parlez du syndrome de l’imposteur autour de vous
Cette dernière étape peut vraiment entraîner une libération. Dites-vous que c’est sujet un peu tabou qui touche plus de monde que vous ne le pensez. Lors d’une conversation, évoquez ce syndrome comme un sujet tendance en psychologie, ou en développement personnel… l’air de rien.
C’est une manière bien pratique d’aborder la question avec tact. Et vous seriez surpris des commentaires de vos collègues se reconnaissant plus ou moins dans ce phénomène. Cela dédramatisera beaucoup. Vous récolterez peut-être même des retours positifs sur vous.
Et là, souvenez-vous de l’étape 4 : acceptez-les en toute simplicité !